Le monde plus vulnérable aux cyberattaques qu’à une grave crise financière

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il y a 3 ans 5 mois - il y a 3 ans 5 mois #1 par Modérateur
La cybercriminalité représente le "principal risque" pour l'économie selon Jerome Powell, le président de la Banque centrale américaine. Il se dit plus inquiet d'une cyberattaque de grande ampleur que d'une nouvelle crise financière mondiale.

L
e président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, en est convaincu: la cybercriminalité fait courir bien plus de risques à la stabilité mondiale qu'une crise financière, même d'ampleur. 

Une panne mondiale de l'économie redoutée
Selon lui, les risques d'une crise ressemblant à celle de 2008 avec un besoin de renflouement des banques par les gouvernements "sont très, très faibles", déclare-t-il dans "60 Minutes", sur CBS News.

"Le monde change. Le monde évolue. Et les risques aussi. Et je dirais que le risque que nous surveillons le plus est le cyber risque
"Jerome Powell dans "60 Minutes 

Selon lui, son organisation envisage différents scénarios: "Il en existe plusieurs dans lesquels (...) le système de paiements ne peut plus fonctionner. Il existe des scénarios dans lesquels une grande institution financière perdrait la capacité de suivre les paiements qu'elle effectue et des choses de ce genre", détaille-t-il.

La Fed considère même un arrêt total du système financier, mettant l'économie à l'arrêt: "Nous passons donc beaucoup de temps, d'énergie et d'argent pour nous prémunir contre ça", souligne-t-il, en rappelant les attaques quotidiennes subies par les institutions.

Et en France?
En France, ces dernières semaines, aux attaques visant des hôpitaux a succédé la cyberattaque subie par le Cned: "Tous les sites du Cned et les plateformes #MaclasseALaMaison sont de nouveau les cibles de cyberattaques depuis cette nuit du 7 au 8 avril 2021", avait alors indiqué le Centre national d’enseignement à distance.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris sur des "actes délibérés de malveillance". 

Le groupe Pierre Fabre a aussi subi une cyberattaque géante fin mars , entraînant l'arrêt de la production de nombreux produits pharmaceutiques et cosmétiques, pendant plusieurs jours.

Sur France Info, un professeur de l'Ecole nationale supérieure de la police, Nicolas Arpagian, explique que ces attaques ne sont "pas forcément ciblées":
"Ce sont des attaques assez communes ces derniers temps. Il s'agit d'activités d'extorsion liées à des rançongiciels, c'est-à-dire que le pirate propose de libérer des données qui auront été préalablement chiffrées en échange du paiement d'une rançon. Donc effectivement, c'est une activité crapuleuse qui paralyse les systèmes informatiques"
Nicolas Arpagian

Les hôpitaux, très ciblés en 2020 et 2021
Ce 8 avril, le centre hospitalier de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) a à son tour été victime d'une attaque informatique, qui a lourdement affecté son fonctionnement, en pleine pandémie.
Il s'agit justement d'une attaque au "rançongiciel". Tous les serveurs ont été bloqués pour éviter une fuite de données médicales sensibles, selon le directeur des lieux, cité par France Bleu

Mais l'hôpital de Saint-Gaudens n'est que le dernier d'une longue liste: "Il y a eu 27 cyberattaques d’hôpitaux en 2020 et depuis le début de l’année 2021, c’est une attaque par semaine" , selon le secrétaire d'Etat à la Transition numérique Cédric O. Un nombre qui avait déjà augmenté de 255% entre 2019 et 2020.
Il avait assuré que l'Etat "allait faire en sorte que les 135 groupements hospitaliers les plus importants en France (...) puissent augmenter leurs systèmes de défense".


Un plan à un milliard d'euros
L'Etat a un plan: il versera un milliard d'euros d'aides au secteur. Le chiffre d'affaires du secteur de la cybersécurité doit passer de 8 à quelque 25 milliards d'euros d'ici à cinq ans. 

L’Élysée veut également doubler le nombre d’emplois du secteur (pour l'amener à 40 000) et voir émerger au moins trois entreprises françaises au sommet au niveau mondial.

Au niveau public, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) a d'ailleurs vu ses effectifs gonfler de 50 % (de 400 à 600 personnels) entre 2017 et 2020.

La priorité devrait justement être donnée à la protection des organisations les plus fragiles, comme les collectivités locales et les hôpitaux, des cibles privilégiées.

Reste que nombre de structures, privées comme publiques, qui n'imaginent pas être une cible ou sous-estiment le danger, doivent encore faire évoluer leurs pratiques et leurs connaissances.

Par L. L. Le Dauphiné  11/04/2021
Dernière édition: il y a 3 ans 5 mois par Modérateur.
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